Date de publication :
Découvrez le parcours inspirant de Clikodoc, Solamaz, des Frères Lauzéa et des éditions du Sucrier et leur accompagnement à l'export.
Les éditions du Sucrier
Renée-Laure Zou, fondatrice et gérante
« En 2019, j’ai bénéficié de l’accompagnement pas à pas de la Team France Export de la CCIM en partenariat avec un agent de Business France au Canada. Cela a donné lieu à une étude de marché sur le secteur du livre et à une sélection de professionnels canadiens susceptibles d’être intéressés par notre catalogue. En 2022, je profite de ma présence à la 5e édition du salon du livre afro-canadien (SLAC) à Ottawa, pour rencontrer les professionnels sélectionnés par le chargé d’affaires de la Team France Export, notamment des libraires et des institutionnels de l’ambassade de France au Canada. À l’issue de ce voyage, trois libraires ont manifesté un intérêt pour le catalogue des éditions du Sucrier parmi lesquels la librairie Monet, située à Montréal, qui a commandé 4 références au début de l’année. En septembre 2023, je suis retournée à Montréal dans le cadre du festival Martinique Gourmande. Cela m’a donné l’occasion de reprendre contact avec la librairie des langues Michel Fortin qui a récemment décidé de référencer 4 ouvrages multilingues (français-créole-anglais-espagnol). C’est un travail au long court, mais les résultats sont satisfaisants, d’autant plus que nous avons noué de très bonnes relations avec les libraires canadiens qui nous font bénéficier de leur réseau. Notre souhait serait, dans un deuxième temps, de voir nos ouvrages référencés dans les bibliothèques de Montréal. » — DOSSIER ILS ONT RÉUSSI LE PARI DE L’EXPORT Se développer à l’international ne s’improvise pas et nécessite une bonne préparation. Plusieurs programmes existent pour accompagner au mieux les entreprises prêtes à sauter le pas. Tour d’horizon.
La chocolaterie Frères Lauzéa
Thierry Lauzéa, co-fondateur et président
« En 2012, nous avons participé, sous pavillon français, au salon de produits artisanaux haut de gamme « The Speciality Food Festival » de Dubaï. C’était une expérience satisfaisante dans la mesure où la marque a bénéficié d’une bonne visibilité et que nos produits ont été appréciés par les acheteurs locaux. Toutefois cela ne s’est pas encore soldé par un flux d’affaires avec Dubaï pour des raisons logistiques : le transport depuis la Martinique et le respect de la chaîne des températures de nos produits qui sont périssables sont des questions cruciales sur lesquelles nous avons buté. Le schéma classique Fort-de-France / Paris Orly / Paris Roissy / Dubaï est long et pose la question de la conservation de nos produits. Tandis que l’itinéraire Fort-de-France / ÉtatsUnis / Dubaï, qui lui est beaucoup plus rapide, soulève des questions de réglementation quant au transfert de denrées alimentaires sur le sol américain. L’export de chocolats à Dubaï est également soumis à une réglementation stricte et ces raisons juridiques ont aussi constitué un frein. Nous avons, cependant, une expérience réussie dans la Caraïbe, à Saint-Barthélemy, où nous avons exporté nos produits pendant 2 ans. Ce sont les cyclone et ouragan, Irma et Maria, qui y ont mis un terme. Aujourd’hui, nous travaillons, avec la CCIM, à l’export de nos tablettes de chocolat et de nos pâtes de fruits vers les États-Unis, et nous avons bon espoir que cela se concrétise en 2024. »
La plateforme Clikodoc
Rodolphe-Emmanuel Hospice, fondateur
« Pendant l’épidémie de Covid-19, nous avons eu l’opportunité de déployer la plateforme en Côte d’Ivoire ! Nous avons lancé un module pilote en juin 2021 avec PISAM, une clinique privée d’Abidjan. Nous avons dû apporter des modifications techniques à la plateforme afin de l’adapter aux besoins du territoire. En début d’année, d’autres établissements de santé ivoiriens ont rejoint la plateforme, comme la clinique PROCRÉA. Cette implantation en Afrique de l’ouest ouvre de formidables perspectives de développement dans la région. D’autre part, nous souhaiterions nous implanter à nouveau à la Réunion. Nous avions lancé la plateforme en 2020 et avons interrompu notre offre en 2022 pour des raisons de gestion d’équipes et des difficultés liées à la distance. D’autres belles perspectives sont à l’horizon puisque nous étions finalistes du prix Innovation des MTL Tech Awards 2023 (Montréal) et nous attendons les résultats de l’appel à projet « Tiers Lieu d’expérimentation dans le numérique en Santé » dans le cadre du plan France Relance, qui nous permettrait d’exporter la plateforme en Guyane. Martinique, Guadeloupe, Réunion, Guyane, Côte d’Ivoire et au Canada : autant de défis à relever en termes de financement mais aussi de structuration de l’entreprise afin que Clikodoc supporte cette croissance. »
Le spécialiste de l’éclairage solaire Solamaz
Philippe Byron, président
« Créée en 2013 pour répondre à un besoin « utile » de production d’éclairage solaire photovoltaïque sur les sites isolés le long du fleuve Maroni en Guyane, nous avons fait évolué notre catalogue et nous proposons aujourd’hui des kits solaires en sites isolés que nous installons, par exemple, au Brésil sur des postes de santé. Dans le cadre du Programme alimentaire mondial (PAM) de l’Organisation des Nations Unies, nous avons répondu à un appel d’offres, que nous avons remporté, pour fournir des lampadaires et centrales solaires en Afghanistan, en Somalie, à Dubaï. Pour les Nations Unies, travailler avec une entreprise guyanaise offre l’avantage d’avoir un produit de qualité aux normes européennes et parfaitement adapté à un climat tropical. Sur le Brésil, nous avons le projet de création d’une filière. Nous développons également des partenariats avec le Sénégal, le Maroc, l’Asie. Pour ce faire, nous bénéficions de l’appui de Patricia Calut, représentante de Business France au sein de la CCI de Guyane et de BPI France qui propose un continuum d’outils financiers pour développer son activité à l’export »
La start-up Myditek
Sébastien Luissaint, président fondateur
« Depuis 2017, Myditek fournit des solutions numériques d’optimisation de processus de productions agricoles. Exporter a toujours fait partie de notre stratégie. En évoluant dans le secteur des nouvelles technologies, nous répondons précisément aux enjeux du marché des DROM* qui porte un intérêt fort à nos produits et services. Notre déploiement est d’autant plus facilité par la nature même de ces offres : des outils adaptés aux contraintes tropicales (chaleur, humidité, relief, catastrophes naturelles, faune, flore, problèmes de réseau etc.). En effet, nos solutions sont conçues pour s’adapter aussi bien en Amérique du Sud, en Afrique ou en Asie du Sud-Est. Notre première expérience à l’international remonte à 2019. Pour la seconde fois, Myditeck était lauréat du concours Innovation Outre-Mer. Lors de la remise du prix à Paris, nous avons été repérés par un professionnel du Togo. Sans attendre un accompagnement particulier, je me suis rendu sur place et tout s’est rapidement enchaîné. L’Afrique est un territoire très dynamique avec qui nous avons beaucoup de points communs (langue, culture, climat...), des affinités naturelles et surtout des solutions à leur apporter résilientes sur leur terrain. Depuis, la start-up a élargi son spectre à l’export en commerçant avec le Bénin et la Côte d’Ivoire tout en continuant à se développer en Guadeloupe, Martinique et à la Réunion. L’outil que nous déployons le plus est la station météo, outil de mesure (pression, vent, qualité de l’air, pluviométrie) qui permet aux agriculteurs, aux coopératives et au gouvernement de prendre les bonnes décisions au bon moment pour optimiser la rentabilité de la production agricole. Nous travaillons actuellement avec Business France pour développer l’export vers le Brésil. Nous avons aussi quelques pistes pour booster et faciliter nos relations avec la Guyane. Les territoires de la Caraïbe (dont l’accès demeure encore compliqué) et de l’Asie, dont le potentiel est réel, seront exploités à plus long terme »
La brique emboîtable
Stéphane Lambert, président de la Brique de Guyane
« La Brique de Guyane exporte depuis plus d’un an ses briques BTCS (bloc de terre compressé stabilisé) sans cuisson et encastrables ainsi que ses plaquettes de parement à destination de 30 magasins Leroy Merlin en métropole. Fabriquée dans son usine locale à Mana dans l’Ouest guyanais, la Brique de Guyane est un produit durable réalisé à partir de la latérite guyanaise. S’implanter en métropole a été un véritable parcours du combattant. « Il y a quatre ans nous avions un stand au salon professionnel de la construction « Batimat ». Le responsable du groupe ADEO a trouvé le concept de briques Lego très intéressant et en a informé ses équipes de Leroy Merlin. Deux ans de tergiversation et la crise Covid-19 ont retardé le projet. Notre présence à la Foire de Paris nous a permis d’avoir une bonne visibilité, de rencontrer les responsables de chez Leroy Merlin et de commencer à diffuser nos produits dans leurs magasins. Ce qui a intéressé Leroy Merlin c’est le système d’emboîtement qui rend la construction très facile. Aujourd’hui, notre objectif est d’être présent dans les 140 points de vente du groupe. Nous aimerions également développer le produit aux Antilles, mais nous sommes toujours à la recherche de distributeurs. Avec le Conseil Régional de l’Ordre des Architectes de Guadeloupe, nous travaillons sur un projet de filière. Enfin, nous avons plusieurs contacts en Afrique ».
Source : Karumag by EWAG, Florian Jean, Sarah Balay, Sandrine Chopot, novembre 2023