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Food - Article - Produits carnés

ANALYSE DU MARCHÉ CHINOIS

En 2023, le marché de la viande en Chine a connu une faible croissance. Les ventes totales ont augmenté de 1% pour atteindre environ 77 M de tonnes. Cependant, cette croissance a été quelque peu entravée par une baisse des volumes de vente au détail, principalement due à la fin de la politique “zéro Covid” de la Chine en 2022 et ainsi à une fréquentation en forte hausse des établissements de restauration. Par conséquent, la demande de viande est supérieure aux niveaux d’avant la pandémie.

Le porc reste la viande préférée des consommateurs chinois. En 2023, les prix du porc en Chine ont continué à baisser, principalement en raison d’un excédent d’offre et d’une demande consommateurs en baisse. En termes de production, il y a eu une offre abondante de porc tout au long de l’année. Selon les données du Bureau national des statistiques, fin septembre 2023, le stock d’élevage de truies s’élevait à 42,4 M, soit 3,4% de plus que la quantité moyenne pré-Covid. De plus, l’efficacité reproductive des truies est en hausse. Ces facteurs combinés ont entrainé une augmentation de 3,6% de la production causant une surproduction de porc. En termes de consommation, la demande de porc reste supérieure aux niveaux d’avant la pandémie, mais est en baisse depuis le Festival du Printemps. Les saisons traditionnelles de forte consommation, telles que la fête du travail, la fête de la mi-automne et la fête nationale, n’ont pas connu la hausse habituelle de la consommation de porc. Cependant la demande liée à la restauration reste élevée. Étant donné le scénario actuel de la production de porc, l’offre de porc devrait rester stable jusqu’à la fin de l’année 2024.

Dans ce graphique, à gauche, volume total en millier de tonnes par catégories. A droite le pourcentage de la croissance annuelle composée (CAGR) des différentes catégories de viandes en Chine :

*CAGR = Compound Annual Growth Rate = Taux de Croissance Annuel Composé = TCAC

  • Bœuf et Veau : Avec une consommation de 8 390 milliers de tonnes, cette catégorie a connu une forte augmentation de la croissance annuelle composée entre 2018-2023. On prévoit également une légère augmentation pour la période 2023-2028.
  • Agneau, Mouton et Chèvre : Avec une consommation de 4 189,8 milliers de tonnes, cette catégorie a également connu une légère augmentation de la CAGR entre 2018-2023. Sur la période 2023-2028 une faible croissance est attendue.
  • Porc : Dominant le marché avec une consommation significativement plus élevée de 44 930 milliers de tonnes, le porc a connu une augmentation modérée de la CAGR sur la période 2018-2023. Une diminution des volumes est prévue sur la période 2023-2028.
  • Volaille : Avec une consommation de 17 789,8 milliers de tonnes, la volaille a connu une forte croissance de la CAGR sur la période 2018-2023. Comme pour la catégorie précédente une baisse des volumes est prévue sur la période 2023-2028.
  • Autre Viande : Cette catégorie, avec la plus faible consommation de 1 274,8 milliers de tonnes, n’a montré aucun changement (0%) de la CAGR de 2018-2023, mais une augmentation est attendue pour la période 2023-2028.

Un phénomène de « premiumisation » du porc émerge avec l’augmentation de produits tels que le porc noir et le porc biologique sur le marché local. On s’attend à ce que cette tendance persiste, poussée par la volonté des consommateurs de mieux manger et de manière plus responsable. Cela devrait entraîner une augmentation du prix unitaire moyen, stimulant ainsi la croissance de la valeur.

CÔTÉ FRANÇAIS

En 2023, le marché de la viande en France a connu une croissance de 2%, atteignant 3,3 M de tonnes. La catégorie “Agneau, Mouton et Chèvre” a été la plus performante, avec une augmentation des ventes totales de 5% pour atteindre 94 000 tonnes. Les ventes totales devraient augmenter à un taux de croissance annuel composé de 1% sur la période 2023-2028 pour atteindre 3,4 M de tonnes. Le poulet reste l’une des viandes les plus populaires en France, mais il est de plus en plus consommé sous des formes transformées qui ont tendance à être moins chères que l’achat de viande fraîche. L’industrie de la volaille connaît une reprise lente des effets de l’épidémie de grippe aviaire, qui a entraîné l’abattage de plus de 20 M d’animaux à l’automne 2022.

La consommation de canard a été particulièrement touchée. Cependant, malgré ces défis, la volaille reste l’une des viandes les moins chères en raison d’une augmentation des importations, notamment avec la levée des restrictions de l’UE sur les importations en provenance d’Ukraine, ce qui a entraîné un afflux important de poulet importé, maintenant des prix plus bas par rapport à d’autres types de viandes.

Dans ce graphique, à gauche, volume total en millier de tonnes par catégories. A droite le pourcentage de la croissance annuelle composée (CAGR) des différentes catégories de viandes en France.

La France travaille étroitement avec les filières pour que ces développements de la production s’équilibrent entre consommation intérieur et opportunités à l’export. A ce titre, de nouvelles perspectives d’ouvrent.

OUVERTURES DE MARCHES A L’EXPORT : ENTRE NEGOCIATIONS ET STATUTS SANITAIRE

En 2023, le marché de la viande en France a connu une croissance de 2%, atteignant 3,3 M de tonnes. La catégorie “Agneau, Mouton et Chèvre” a été la plus performante, avec une augmentation des ventes totales de 5% pour atteindre 94 000 tonnes. Les ventes totales devraient augmenter à un taux de croissance annuel composé de 1% sur la période 2023-2028 pour atteindre 3,4 M de tonnes. Le poulet reste l’une des viandes les plus populaires en France, mais il est de plus en plus consommé sous des formes transformées qui ont tendance à être moins chères que l’achat de viande fraîche. L’industrie de la volaille connaît une reprise lente des effets de l’épidémie de grippe aviaire, qui a entraîné l’abattage de plus de 20 M d’animaux à l’automne 2022.

Lors de la visite en France du président Chinois Xi Jimping le 6 mai dernier, plusieurs protocoles ont été signés entre les deux pays. Marc Fesneau, l’actuel ministre de l’Agriculture, et ses homologues chinois sont parvenus à la signature d’un accord de zonage en cas de foyer d’influenza aviaire hautement pathogène en France. Un accord similaire sur du zonage avait également été signé pour la filière porcine en décembre 2021 dans le cadre de la Peste Porcine Africaine. La visite du Président Chinois a également permis la signature d’accords pour l’accès au marché chinois des abats blancs porcins et des protéines transformées de porc. Ces accords permettent d’envisager de belles perspectives de croissance du chiffre d’affaires de la filière à l’export. La croissance attendue est d’environ 10% soit un revenu supplémentaire potentiel de 26 M EUR. Selon Inaporc, « Ces échanges permettent d’optimiser la valorisation du porc français dans le monde ». A l’issue de ces signatures, Marc Fesneau a affirmé que « La France continuera de travailler dans l’approfondissement des échanges avec la Chine dans le domaine agricole ». L’ouverture de la Corée du Sud à la viande bovine actée ce mois de juin est un nouvel exemple du travail conjoint mené par l’administration et la filière bovine pour élargir les marchés d’export de nos viandes françaises vers des pays en forte demande de ce produit.

Pour la filière volaille, le travail actuel est fortement lié à l’accord de réouverture des marchés à la suite de l’influenza aviaire et l’acceptation de l’utilisation de vaccins pour la filière des canards gras (Foie gras, magret de canard et confits de canard). Avec le retour du niveau de risque épizootique d’Influenza aviaire hautement pathogène à « négligeable » sur l’ensemble du territoire métropolitain depuis le 3 mai 2024, il s’agit désormais d’assurer les débouchés export avec un retour de la disponibilité des produits issus de cette production. Des discussions sont en cours avec la Chine, marché à gros potentiel ainsi qu’avec le Japon, 1er marché d’export du foie gras français hors UE, mais qui refuse actuellement les produits issus de la vaccination.   

Sources :

  1. -          Analysis - Euromonitor
  2. -          Le marché chinois s’ouvre aux abats blancs de porc français (porcmag.com)
  3. -          Des accords avec la Chine pour les filières de la volaille et du porc (lafranceagricole.fr)
  4. -          Connect (ihsmarkit.com)
  5. -          Business France