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Le 26 février dernier, lors du Salon de l’Agriculture, la ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture, Agnès Pannier-Runacher, et le directeur général de Business France, Laurent Saint-Martin, lançaient officiellement la la Team France Filières « Équipements et Solutions pour l’Agriculture et l’Agroalimentaire » de la Team France Export. Une façon de souligner l’importance que revêt désormais ce secteur dans la stratégie d’export français : en 2022, les exportations d’agroéquipements et d’équipements pour les industries agroalimentaires représentaient ainsi 31,6 milliards d’euros (soit 15% de plus qu’en 2021).

Et parmi ces équipements, les solutions pour l’élevage occupaient une place de choix : la France serait ainsi premier fournisseur mondial d’animaux vivants et quatrième fournisseur d’alimentation animale, sans compter ses parts de marché importantes dans le domaine de la génétique ou du machinisme.

SOMMAIRE :

  • L’Export commence en France
  • L’Egypte, une puissance agro régionale en construction
  • Roumanie : nouvelle génération, nouveaux équipements
  • En Colombie, un potentiel agricole encore insuffisamment exploité

Solutions d’élevage

L’EXPORT COMMENCE EN FRANCE

« La France dispose d’une offre diversifiée qui permet d’adresser un éventail complet de problématiques d’élevage, explique Johanna Keresztes, chef de pôle Agrotech chez Business France. C’est pour cette raison qu’il faut que les acheteurs étrangers viennent en France découvrir l’étendue des solutions tricolores ».

En septembre et octobre, Johanna Keresztes coordonne la venue de ces donneurs d’ordre sur les grands événements sectoriels que seront le SPACE de Rennes (17-19 septembre) et le Sommet de l’Élevage à Clermont-Ferrand (1-4 octobre). Deux événements prisés des importateurs internationaux, qui peuvent cependant représenter un coût substantiel de déplacement et d’hébergement : « Dans le cadre des opérations ‘L’Export commence en France’, nous disposons d’un budget pour inviter vingt-cinq d’entre eux sur le SPACE et vingt-huit sur le Sommet de l’Élevage, présente-t-elle. C’est une bonne manière de les inciter à s’inscrire et, pour les exposants français, c’est la certitude de bénéficier de rendez-vous gratuits sans avoir à se déplacer ! ». Preuve de son succès, l’opération a suscité deux cents candidatures qui sont en cours d’étude.

Parmi elles, la plupart proviennent de pays désignés comme prioritaires par la Team France Export. « Il y a une dizaine de pays cibles, certains étant des marchés dont les donneurs d’ordre n’ont pas l’habitude de venir en France, ou au contraire, d’autres étant des clients réguliers de la France mais avec une trajectoire d’accélération ».

Ainsi en est-il de la Roumanie et de l’Égypte, visiteurs habituels des deux salons, dont les stratégies de modernisation impactent fortement la recherche de solutions. Ou de la Colombie, pays rarement présent à Rennes et Clermont-Ferrand, qui pourra ainsi ouvrir ses perspectives au-delà de ses circuits habituels de fourniture. « Sans compter que, pour les exposants français, ce sera l’occasion de se familiariser avec ces marchés qui ne sont pas toujours dans le radar malgré les nombreuses opportunités qu’ils présentent ».

TROIS PAYS À SUIVRE

Stratégies de modernisation, injection de financements, contextes économiques favorables : la Colombie, l’Égypte et la Roumanie présentent des atouts parfois ignorés que le SPACE et le Sommet de l’Élevage pourraient mettre en lumière. Avant de venir rencontrer leurs donneurs d’ordre sur ces salons, la Team France Export explique ici aux fournisseurs de solutions d’élevage pourquoi il est important (voire indispensable) de s’intéresser à ces marchés.

L’ÉGYPTE, UNE PUISSANCE AGRO RÉGIONALE EN CONSTRUCTION

En Égypte, le volontarisme du gouvernement sur les sujets agro et la rapide montée en puissance d’acteurs privés constituent un appel d’air puissant pour les exportateurs français : « Le contexte actuel de priorisation agricole fait de l’Égypte un pays attractif pour toute la filière agri-agro française, et notamment pour la chaîne de valeur de l’élevage », confirme Juan Vargas Piamonte, chargé d’affaires Agrotech sur la zone Egypte-Jordanie-Liban pour Business France.

UNE STRATÉGIE D’EXPORT VERS LA ZONE MENA

Les enjeux sont doubles : à la fois nourriciers pour la consommation domestique et économiques pour la balance commerciale. Car l’Egypte devrait connaître une explosion démographique rapide d’ici 2050 (de 102 à 150 millions d’habitants en vingt-cinq ans), synonyme de hausse de la demande en produits animaux, tandis qu’un phénomène similaire est attendu en Arabie Saoudite (et dans une moindre mesure aux Émirats Arabes Unis) où la rareté des capacités productives induit forcément un recours à l’importation. « L’Égypte veut se poser en hub d’exportation agroalimentaire régional, avec un doublement des exportations attendu d’ici 2030 vers ces destinations du Golfe et des positions leader sur la volaille, le bovin lait et viande et l’aquaculture », explique Juan Vargas Piamonte.

DES BESOINS SUR TOUTE LA CHAÎNE DE VALEUR

Dans un secteur où les productions animales réalisent 7% du PIB, la question de la productivité est donc devenue centrale : pour un cheptel de 4 millions de vaches, seuls 5,7 milliards de litres de lait sont produits en Égypte – à comparer avec les 21 milliards produits en France par un cheptel de 3 millions. « Ce retard s’explique notamment par la proportion encore forte de l’élevage de subsistance qui représente les trois quarts de l’effort productif. Mais il existe en Égypte un segment agro-industriel développé qui a la capacité (et le besoin) d’importer ». Savoir-faire, technologies, services… l’accélération de la production incite les grands donneurs d’ordre (parmi lesquels : Osman Group, leader en volailles, ou Juhayna, conglomérat laitier) à prospecter les solutions étrangères.

« Ce qu’il faut comprendre avec ces donneurs d’ordre, c’est qu’il s’agit d’entreprises intégrées verticalement : elles recherchent donc des solutions de l’amont à l’aval, de la génétique au machinisme, en passant par le consulting et l’alimentation animale ». Les opportunités du moment se situent d’ailleurs essentiellement sur la partie amont (animal vivant et génétique) et sur les enjeux sanitaires (soins vétérinaires, solutions santé). « L’Allemagne ayant stoppé ses exportations de bovins vivants vers les pays tiers, la France a une occasion conjoncturelle de conquérir des parts de marché. Et sur la partie sanitaire, l’absence de problématiques d’influenza aviaire ouvre également des opportunités ».

Ainsi, le leader Grimaud Frères s’est-il récemment investi auprès d’acteurs égyptiens du secteur palmipède, tout comme l’industriel ESI, spécialisé dans la granulation et la déshydratation de l’alimentation animale. « Il ne faut pas oublier l’aquaculture qui progresse à grande vitesse dans le pays et qui crée un débouché important pour les solutions de nutrition et les alevins », signale Juan Vargas Piamonte.

UNE DÉLÉGATION SUR LES DEUX SALONS

Au total sur le SPACE et le Sommet de l’Élevage, ce sont une petite dizaine d’acheteurs qui devraient être présents pour découvrir les solutions françaises, dont trois invités dans le cadre de L’Export commence en France (un acteur dans la santé-nutrition, un importateur de bovins vivants et un acteur de l’élevage laitier, Dina Farms). « Ils sont très à l’écoute de ce que nous leur proposons, même si les solutions doivent faire la preuve de leur ROI. Mais une fois la discussion bien enclenchée, le conseil numéro un est vraiment de trouver un partenaire sur place car les formalités administratives peuvent être complexes ». Dans un pays qui a connu deux dévaluations récentes, l’attention au prix sera forte (d’où le fait que les opportunités sont moindres sur la partie machinisme, concurrencée par la Turquie) mais la maîtrise de bout en bout de la chaîne de valeur sera un critère rassurant pour les acheteurs.

« L’Égypte est un grand marché agroalimentaire de demain et cela commence aujourd’hui, conclut Juan Vargas Piamonte. S’y positionner tôt permettra aux fournisseurs de solutions de remonter ensuite toute la filière et d’assurer une relation de long terme ».

 

ROUMANIE : NOUVELLE GÉNÉRATION, NOUVEAUX ÉQUIPEMENTS

Ce message d’opportunité conjoncturelle s’incarne également en Roumanie, où le secteur encore traditionnel de l’élevage connaît une phase de modernisation qui pourrait tirer l’offre française. « Dans ce pays agricole, la France n’est placée qu’en dixième position des fournisseurs, avec 5% de parts de marché, souligne Adina Ihora, chargée d’affaires export Agrotech au bureau Business France de Bucarest. Cette part pourrait être augmentée, d’autant plus que les produits français sont bien perçus dans ce pays très francophile ». Si des opérateurs comme DeLaval ou Jourdain sont déjà présents sur le territoire, la concurrence venue d’Italie ou du Nord de l’Europe oblige les entreprises françaises à jouer des coudes alors même que le contexte est favorable. « La Roumanie agricole connaît actuellement une phase de transformation favorisée par l’injection de fonds européens et l’arrivée à maturité d’une nouvelle génération d’entrepreneurs, explique Adina Ihora. Ceux-ci seront particulièrement prompts à investir sur des équipements qui peuvent permettre de décrocher une subvention ou d’atteindre une rentabilité à brève échéance ».

 LES FONDS EUROPÉENS IRRIGUENT LES EXPLOITATIONS INTERMÉDIAIRES

Car la Roumanie est une terre de contrastes où se côtoient petites exploitations d’autoconsommation et mégafermes d’agrobusiness intégré, fortement mécanisées. « Entre les deux, il existe des structures moyennes qui cherchent à développer leur compétitivité, à se moderniser durablement et à répondre aux enjeux de la nouvelle PAC », insiste Adina Ihora. Au total ce sont 16 milliards d’euros qui ont été provisionnés pour la Roumanie au titre de la PAC 2023-2027, avec des fléchages sur l’agriculture de précision, le bien-être animal ou encore le bio. « Il y a également des budgets gouvernementaux importants qui sont consacrés à la valorisation aval afin de développer les capacités d’export de produits finis », signale Adina Ihora, qui cite le plan Investalim (590 millions d’euros d’ici 2026). Des financements qui constituent un appel d’air pour les solutions agricoles mais aussi pour les équipements de transformation (carnée ou laitière par exemple).

 DES INVESTISSEMENTS DANS TOUTES LES FILIÈRES

Dans un pays connu essentiellement pour ses grandes cultures (64% du PIB agricole) et dans lequel la population agricole représente 20% de la population active, les filières animales tiennent une place particulière : la Roumanie est notamment un des premiers producteurs d’ovins de l’Union Européenne et, côté volailles, son cheptel se monte à 78 millions de têtes, sous la houlette du leader Transavia. « Dans cette filière avicole, les investissements ont explosé sous impulsion de l’enveloppe européenne de 736 millions dédiée au bien-être animal et des stratégies de montée en gamme (passage en Label Rouge notamment) ».

Dans les autres filières, les besoins d’équipements sont également marqués : en filière porcine, les enjeux sanitaires qui ont durement frappé les cheptels avec la fièvre porcine africaine conduisent les exploitants à rechercher des solutions vétérinaires et des équipements de biosécurité (dix millions d’euros ont été mis sur la table au titre du plan stratégique national). En bovins, c’est la stratégie de redéploiement vers la filière viande qui incite les éleveurs à solliciter des solutions génétiques (même si les machines de traite sont également surveillées du côté de la filière Lait, toujours majoritaire dans le pays).

 LE « POUVOIR DE L’EXEMPLE » POUR CONVAINCRE

« En 2022 sur le SPACE, la coopérative BioCarpathia avait ainsi signé un contrat de fourniture avec un fournisseur de machines de traite, raconte Adina Ihora. C’est d’ailleurs assez habituel de voir des courants d’affaires se conclure sur ce salon car le bouche à oreille fonctionne très bien dans le milieu : la première fois que j’ai fait le SPACE, j’ai été très étonnée et amusée de voir que la promotion d’un de nos fournisseurs était assurée… par un de ses clients roumains ! Celui-ci était ravi de son achat et cherchait à convaincre tous ses collègues ! »

Pour cette édition 2024, Adina Ihora envisage d’accompagner une poignée d’acheteurs sur le SPACE et sur le Sommet de l’Élevage, certains bénéficiant de la prise en charge L’Export commence en France. « Cela peut être l’occasion pour les équipementiers français de nouer un premier contact avec les clients roumains, et ensuite cela peut aller très vite : il suffit d’initier un premier courant d’affaires et, ensuite, les fermes alentours suivront. C’est le bon moment pour s’y intéresser car les financements européens ont catalysé la prise de décision de la nouvelle génération ».

 

EN COLOMBIE, UN POTENTIEL AGRICOLE ENCORE INSUFFISAMMENT EXPLOITÉ

 En Colombie, en revanche, les opportunités tiennent moins à la situation conjoncturelle qu’aux qualités intrinsèques du marché : « La Colombie dispose de conditions pédoclimatiques exceptionnelles qui lui permettent de développer des cheptels en quantité et en qualité : pas moins de 42 millions d’hectares de terres sont ainsi consacrés à l’élevage, une activité qui représente 25% du PIB agroalimentaire », explique Pauline Morales, chargée d’affaires export au bureau Business France de Colombie depuis quatre ans. Une situation unique qui le consacre deuxième pays le plus biodivers au monde (la Colombie accueillera d’ailleurs la COP16 sur la biodiversité à Cali en octobre-novembre 2024) et qui fait de son secteur agricole le « grenier du monde », avec une part de 8,5% du PIB et une balance commerciale excédentaire sur le café, la banane, l’avocat et, depuis peu, l’huile de palme et la viande bovine. « Le plus impressionnant, c’est que la marge de progression est encore importante, essentiellement sur les cultures végétales qui ne couvrent ‘que’ 4,5 millions d’hectares de culture ; mais aussi sur l’export de viande où les ambitions ne manquent pas, comme en témoigne le projet d’abattoir aux portes de Bogota qui, au-delà des marchés domestiques, inclurait une découpe halal et casher destinée aux marchés du Moyen Orient »

 L’AGRICULTURE AU CŒUR DE L’ÉCONOMIE

Cet atout agricole est d’ailleurs appelé à prendre une part centrale dans l’économie du pays, si l’on en croit les discours volontaristes du président Gustavo Petro élu en 2022 : souhaitant sortir son pays de la dépendance aux hydrocarbures et opérer un rééquilibrage de la propriété agraire, tout en lançant la transition environnementale, il a engagé la Colombie dans une stratégie de développement agricole qui conduit à une explosion du budget de celui-ci (+62,6% depuis 2022). Cependant, cette course aux investissements doit être prise avec mesure : « Le président Petro fait face à de nombreuses oppositions, notamment des milieux économiques : par conséquent, les investissements directs de l’étranger ont baissé et les risques pèsent sur le taux de change. Quant à la croissance, elle est tombée à 0,6% l’année dernière », signale Pauline Morales.

En ce sens, les annonces gouvernementales peuvent être un levier d’intérêt pour les exportateurs mais elles doivent être considérées dans une perspective structurelle plus large.

 UNE STRUCTURATION DES FILIÈRES ANIMALES

« Ce qu’il faut comprendre avec les productions animales colombiennes, c’est qu’elles sont en pleine phase de transformation et d’organisation : la volaille est sur un système intégré depuis plusieurs années déjà, avec un cheptel de 208 millions de têtes et de grands acteurs comme Pollos Bucanero ou Cargill ; et le porc connaît une forte accélération avec une hausse moyenne de 8,9% annuels de la consommation depuis treize ans, laquelle est passée à 13,5 kg par personne en 2023, sous l’impulsion de l’interprofession Porkolombia et de leaders comme Fazenda », explique Pauline Morales. Seule la filière bovine reste encore morcelée, avec 67% des exploitations qui ne regroupent que 25 animaux ou moins. « Un retard qui devrait être comblé rapidement, étant donné les ambitions sur l’export de viande bovine et le poids total du cheptel (20 millions de têtes) ».

 MOBILISER L’OFFRE FRANÇAISE

Ce dynamisme du secteur de l’élevage appelle donc de nombreux équipements et solutions, qui sont pour la plupart importés : équipements pour les bâtiments d’élevage, robotisation, alimentation animale ou, dans une moindre mesure, génétique… « La difficulté pour les exportateurs français est souvent d’accéder au marché : le pays semble lointain, il faut nécessairement venir sur place et trouver de bons importateurs pour couvrir tout le territoire et surmonter les barrières réglementaires, et il y a des difficultés logistiques d’acheminement depuis les ports vers les zones rurales. Mais, malgré ces contraintes, nous voyons grandir une présence européenne (Suède, Italie, Allemagne) qui vient concurrencer les habituels fournisseurs mexicains, brésiliens, nord-américains ou chinois ».

D’où la volonté de Pauline Morales de susciter la rencontre avec les fournisseurs français en faisant venir trois acteurs colombiens sur le SPACE et le Sommet de l’Élevage : le producteur de porc Labranto, la fédération nationale d’éleveurs Fedegan et l’interprofession de la filière ovins-caprins, FEDEANCO. « Ils sont particulièrement intéressés par les visites d’élevage autour de Clermont-Ferrand », note-t-elle.

 Une invitation qui a vocation à éveiller les consciences également côté français où les percées sur le territoire colombien restent timides : « On peut citer Virbac et CEVA sur la santé animale. Mais globalement, l’export en Colombie reste souvent le fait d’entreprises déjà présentes sur la zone Amérique Latine ». Une posture qui pourrait être amenée à évoluer dans les années qui viennent au gré de la croissance du secteur agri-agro local. « La Colombie est une économie stable et forte, qui mise désormais beaucoup sur ses exportations agricoles : étant donné son potentiel productif, il serait dommage de passer à côté des opportunités offertes par la modernisation et la structuration des filières animales locales ».

 RENDEZ-VOUS AU SPACE ET AU SOMMET DE L’ÉLEVAGE

Les acheteurs égyptiens, roumains et colombiens, tout comme leurs homologues d’autres pays cibles (un total de vingt-deux pays, pour la plupart sud-américains, africains et européens) seront donc présents du 17 au 19 septembre à Rennes pour le SPACE, et du 1er au 4 octobre à Clermont-Ferrand pour le Sommet de l’Élevage : « Venez les rencontrer ! », conclut Johanna Keresztes.

Pour vous inscrire :

  1.  Business Meetings @ SPACE 2024 Rennes https://business-meetings-space-2024.bf.b2match.io/
  2. Business Meetings @ SOMMET DE L'ELEVAGE 2024 https://sommet-de-lelevage-2024.bf.b2match.io/

Source: Business France Export