Les fondamentaux
Les Israéliens ont une consommation élevée de viande. D'après une analyse de la Division de la recherche, de l'économie et de la stratégie du ministère de l'Agriculture, les Israéliens ont consommé environ 196 000 tonnes de viande en 2022. En moyenne, un Israélien consomme 20,9 kg de bœuf par an, soit 6% de plus qu’en 2021. La consommation de viande en Israël est ainsi supérieure à la moyenne des pays de l'OCDE, qui est de 14,2 kg par habitant.
Avec près de 9,5 M d’habitants et une superficie de 20 400 km², Israël ne génère pas une production de viande suffisante pour répondre à la demande du marché local, excepté pour la volaille. Cette pénurie de production explique à la fois l’ouverture du pays à une importation de viande bovine fraiche (dite « chilled »), de bétail en provenance de l’Europe et l’augmentation des quotas sans taxe.
Les productions animales (principalement volaille, viande bovine, produits laitiers et œufs) représentent plus de 40% du PIB agricole, cette part étant en légère augmentation.
Le cheptel israélien se compose à près de 98% de volailles (38M têtes de poulets de chairs, 9M de poules pondeuses, et 3M de dindes) et à plus de 2% de bétail (526K pour les bovins, 500K les ovins, 116K, les caprins et 19K les porcins).
Importation de vianes en Israël et 2020 et 2022

Opportunités pour l'offre française
Ouverture du marché agroalimentaire
- Les prix des produits agroalimentaires sont plus élevés en Israël que dans les autres pays de l’OCDE (d’environ 20% en moyenne). Pour y remédier, plusieurs initiatives ont été prises par le gouvernement dans le but de limiter la hausse des prix et d’ouvrir le marché à l'étranger. Israël a ouvert l’importation de la viande fraîche en 2016.
- Si ce sont d’abord les pays européens qui ont largement bénéficié de cette ouverture de marché, dont la France, l’allongement de la durée de conservation de la viande fraiche a aussi ouvert la porte aux viandes américaines et argentines très prisées du public israélien.
La viande française est appréciée du consommateur israélien, bien que peu reconnue.
- Le marché israélien, l’un des rare à enregistrer une croissance importante de consommation de viande fraîche, représente un réel marché d’opportunité. Une hausse importante des exportations françaises de viandes bovines a déjà eu lieu entre 2019 et 2021 (+34%). En revanche, la viande star en Israël reste la viande argentine, présente depuis bien plus longtemps que la viande française.
Source :
GTA (14/03/2023)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Israël est un leader mondial des technologies dans le secteur des protéines alternatives. Cette industrie a connu une croissance de 160% au premier semestre 2022, par rapport à 2021, selon le rapport du Good Food Institute (GFI) de juillet 2022. Israël est classé 2e, juste derrière les États-Unis, dans les investissements sur le marché des protéines alternatives en 2022. L’année dernière, les startups ont levé 454 M$, soit 15 % du total des investissements mondiaux.
Les produits d'origine végétale continuent de croître à un rythme plus rapide que ceux d'origine animale. Les ventes israéliennes de produits d'origine végétale ont augmenté de 8 % cette année, contre 1 % pour les produits animaux équivalents.
En 2023, l’Autorité israélienne de l'innovation a attribué 10 M de NIS à des programmes de formation aux technologies de pointe, telles que les technologies alimentaires et l'ingénierie tissulaire pour la viande cultivée.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Seule la viande provenant d’une bête abattue selon le rite religieux juif (shrita) est autorisée à être exportée en Israël. Pour que l’abattoir puisse être autorisé à exporter ses produits en Israël, il devra d’abord faire une demande à France Agrimer de figurer sur la liste des établissements autorisés à exporter des viandes et abats vers Israël. Il devra ensuite faire venir une délégation de rabbins israéliens afin d’obtenir une validation de son établissement selon le rituel casher (abattage, vérification rituelle de la carcasse, découpe, etc.).
Labels et certifications
La viande doit également passer le processus de cashérisation avec le passage des morceaux de viandes dans un bain de saumure. Si cette étape se faisait originellement en Israël (la viande arrivait congelée en Israël et était décongelée et cashérisée en Israël), aujourd’hui les Israéliens préfèrent que cette étape soit également faite en France, notamment pour la viande fraiche.
Source :
Presse locale (19/06/2023)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Très ouverts d’esprit mais aussi très directs, avec un franc-parler parfois déconcertant pour un français, à la fois pragmatique dans les négociations et décontractés, tant dans l’attitude générale que la tenue vestimentaire.
Deux mots avec lesquels il convient de se familiariser : « chutzpah » en hébreu, que l’on pourrait traduire par « toupet », est l'un des traits caractéristiques de la mentalité israélienne et « takhless ! », à traduire par « concrètement ! » ou « droit au but ! » pour dire que les israéliens aiment aller directement à l’essentiel dans leur relation d’affaires. Celles-ci sont cordiales (type « méditerranéen ») et les rapports hiérarchiques souvent très peu marqués.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
La protection tarifaire aux frontières sur les produits agroalimentaires est un outil important pour soutenir les producteurs agricoles. Israël dispose de contingents tarifaires pour le blé, les graisses et les huiles, les noix, les pruneaux, le maïs, les jus d'agrumes, la viande bovine et ovine et divers produits laitiers. La plupart des accords commerciaux préférentiels d'Israël comprennent également des engagements en matière de contingents tarifaires pour les produits agricoles.
En distribuant des quotas d’importations hors taxes de bœuf haché pour 2022, la commission du ministère de l’Économie a assuré la disponibilité de l’un des produits de base de la cuisine israélienne. Les grandes chaînes de vente au détail se sont engagées à vendre de la viande hachée à 28-30 shekels par kilogramme.
Niveau de taxation
Depuis 2014, élimination des taxes douanières pour l’importation de veaux destinés à l’abattage.
Depuis 2016, renforcement de la traçabilité de la viande importée (obligation d’étiquetage de la provenance de la viande).
Augmentation des contingents de droit nul de l’UE et diminution des taxes douanières jusqu’à atteindre seulement 12% en 2020 (cf. tableau détaillé).
Allongement de la durée de conservation de la viande fraiche de 45 jours à 85 jours (ce qui a renforcé la concurrence des viandes bovines fraiches en provenance des pays plus lointains comme l’Amérique et/ou l’Australie).
Source :
Ministère de l'agriculture israélien (30/11/2022)