Date de publication :

Secteur Santé
Pays concernés
Afrique du Sud
Angola Cameroun Côte-d'Ivoire Éthiopie Kenya Nigéria Sénégal
Thématique Actualités du secteur
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Au cours des deux dernières années, le continent a connu quatre vagues de Covid-19, chacune présentant des pics plus élevés ou un nombre total de nouveaux cas plus élevé que la précédente. Ces vagues ont été principalement provoquées par de nouveaux variants du SARS-CoV-1, qui étaient hautement transmissibles mais nécessairement plus mortels que lors des vagues précédentes. Chaque nouvelle vague a déclenché une riposte plus efficace que la précédente, et chaque nouvelle flambée des cas était de 23 % en moyenne plus courte que celle qui l’a précédée. Alors que la première vague a duré environ 29 semaines, la quatrième vague a pris fin après six semaines, soit environ un cinquième de la durée de ma première vague. « Ces deux dernières années, le continent africain est devenu plus intelligent, plus rapide et plus efficace à riposter à chaque nouvelle recrudescence des cas de COVID-19 », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « Malgré les obstacles, notamment les importantes inégalités dans l’accès à la vaccination, nous avons résisté avec résilience et abnégation à la tempête de la COVID-19, en nous appuyant sur la longue expérience de l’Afrique en matière de lutte contre les flambées épidémiques. Mais la COVID-19 nous a coûté cher, avec la perte de plus de 240 000 vies et des dégâts considérables infligés à nos économies. »

L’OMS a augmenté le nombre de laboratoires capables de détecter la Covid-19, le faisant passer de deux à plus de 900 aujourd’hui, et l’Organisation intensifie les efforts de séquençage génétique en Afrique par l’intermédiaire de plusieurs initiatives telles que la création du Centre régional d’excellence pour la surveillance génomique et la bio-informatique en Afrique du Sud, en collaboration avec l’Institut national sud-africain de bio-informatique (SANBI) basé à l’Université du Cap-Occidental. Grâce à ces efforts, plus de 7 500 échantillons sont séquencés chaque mois en Afrique australe par rapport à la situation qui prévalait il y a un an, et les données de séquençage ont augmenté de plus de 54 % sur le continent. La vaccination est l’arme la plus puissante contre l’apparition de nouveaux variants. A ce jour, près de 672 millions de doses de vaccins anti-Covid-19 ont été reçues en Afrique, dont 65 % par le canal du mécanisme Covax, 29 %par des accords bilatéraux et 6 % par l’intermédiaire du fonds africain pour l’acquisition des vaccins créé par l’Union africaine. En janvier 2022, un total de 96 millions de doses de vaccins ont été expédiées vers l’Afrique, soit plus du double du nombre de doses de vaccins livrées au continent il y a six mois. Depuis janvier, le mécanisme Covax n’expédie les vaccins aux pays qu’à leur demande, ce qui donne à chaque pays la possibilité d’obtenir au bon moment le volume exact de vaccins dont il a besoin. « Même si l’Afrique accuse du retard en matière de vaccination, avec seulement 11 % de sa population adulte entièrement vaccinée, nous disposons désormais d’un approvisionnement régulier en doses de vaccins anti-Covid-19 » a déclaré la Dre Moeti. « La vaccination est primordiale, mais nous ne devons pas oublier le dépistage et la surveillance, dont nous savons qu’ils sont des outils essentiels pour ramener un semblant de normalité dans nos vies. »

Le dépistage est essentiel pour endiguer la propagation de la Covid-19, et depuis le début de la pandémie, 95 millions de tests ont été effectués sur le continent. Le dépistage s’est progressivement amélioré, avec 21 pays sur les 47 de la région africaine qui remplissent désormais le critère de référence recommandé par l’OMS, à savoir effectuer 10 tests de dépistage pour 10 000 personnes chaque semaine. L’année dernière, seulement 15 pays en étaient capables. Dans la mesure où la transmission de la Covid-19 en Afrique est essentiellement le fait de personnes asymptomatiques, il est important d’accroitre le nombre de tests de dépistage et des actions de riposte au sein des communautés. L’OMS pilote une initiative dans 15 pays, consistant à mener des tests antigéniques rapides mobiles dans les communautés et à leur fournir des masques, du gel hydroalcoolique pour les mains et d’autres outils de lutte anti-infectieuse. Le recours aux tests de diagnostic antigénique rapide est en augmentation. Récemment, le consortium Produits de diagnostic liés à la Covid-19 a acquis au moins 50 millions de tests rapides à distribuer sur le continent. Les données fournies par le Zimbabwe, un pays qui a régulièrement rendu compte de l’état du dépistage, montrent que les tests rapides ont surclassé les test PCR, avec une augmentation de 88 % entre avril et décembre 2021.

En vue de maitriser la pandémie, l’OMS met l’accent sur l’utilisation à plus grande échelle des vaccins anti-Covid 19 dans les pays, ce qui devrait limiter l’apparition de variants, sur l’élargissement ou le maintien du réseau de laboratoires dotés de capacités de séquençage génomique, sur l’augmentation du nombre de tests pour faciliter la détection précoce et la riposte à un groupe de cas. L’OMS continue par ailleurs d’apporter un appui aux pays pour qu’ils puissent respecter les mesures de santé publique et sociale jusqu’à ce que la pandémie soit maîtrisée.

Fraternité Matin – 21/02/2022