Date de publication :

Secteur Univers de la Personne, de la Maison, des Sports et Loisirs
Pays concerné
Hong-Kong RAS
Thématique Actualités du secteur
Image info sectorielle

Au moment même où est dévoilée la trentaine de demi-finalistes de l'un des plus grands concours de design de mode durable au monde, Redress Design Award prône la créativité et l’innovation au service du développement d’une mode durable.

De nombreuses entreprises et détaillants locaux du secteur s’engagent dans la certification B Corporation ; il s'agit d'une nouvelle norme «verte» reconnue à l’échelle internationale, plus adaptée à l’industrie de la mode et avec un système d’audit plus global, comme le souligne Shaway Yeh (fondatrice du cabinet de conseil en développement durable) « il existe de nombreuses règlementations et certifications pour les produits et même pour les fabricants ; mais elles sont assez spécifiques et personnalisées, sans d’autres certifications reconnue par l’industrie de la mode en général ».  Cette certification américaine (B Corp) a pour objectif de mesurer l’impact social et environnemental d’une entreprise à partir de ses multiples interventions internes et externes.

En Asie, la certification B corp compte de plus en plus d’adeptes chez les marques de mode, car elle est un label de crédibilité et d’intégrité de l’entreprise dans son approche circulaire d’une mode durable pour les consommateurs.  Au-delà, cette norme est surtout mieux adaptée à ce secteur et prend en compte un large éventail de critères intrinsèques à toute entreprise, sans se limiter aux étapes de production ou d’approvisionnement et à la durabilité. Propos que confirme Delphine Lefay (co-fondatrice de la société OnTheList, qui a récemment obtenu la certification B Corp « nous apprécions l’engagement de B Corp pour impliquer toutes les parties prenantes de l’entreprise » ; en effet, différents aspects de l’entreprise sont analysés (les salariés, la clientèle, la gouvernance, la communauté, les avantages sociaux et l’environnement). Si cette approche plus complète, exige plusieurs mois de procédures pour pouvoir être accréditée, son principal point fort est d’aider l’entreprise (ou la start-up)  à définir une ligne de conduite avec un échéancier et des pratiques sociales et environnementales définis. « Les marques ont toujours besoin d’une feuille de route détaillée avec des normes industrielles mutuellement reconnues à suivre et B Corp remplit la tâche », souligne Shaway Yeh.

Fort est de constater que même les start-ups de la mode en Chine souhaitent obtenir cette accréditation B Corp, pour mieux légitimer leur engagement dans la mode durable et leur crédibilité auprès de leur clientèle, bien conscients des exigences des jeunes consommateurs en ce sens.  Une étude récente menée par le Crédit suisse sur la thématique du jeune consommateur et la durabilité, révélait que 60% des 10 000 consommateurs de 10 pays (de 16 à 40 ans) se tournaient inexorablement vers une mode durable. Il n’est donc pas étonnant de trouver bon nombre d’acteurs dans la durabilité à Hong Kong : Vestiaire Collective, Onthe list, Redress ou encore Hula.

La plateforme singapourienne de mode circulaire, Style Theory, témoigne du succès de cette nouvelle façon de consommer, plus responsable. Depuis son implantation sur le marché Hongkongais au début de la pandémie (en 2020), son service d’abonnements pour la vente, consigne ou encore location de vêtements et sacs de créateurs (à partir de 60 EUR par mois), n’a fait que croître. Dans ce premier tarif d’abonnement mensuel, les clients peuvent choisir 6 articles au maximum parmi les 6 000 pièces de créateurs internationaux disponibles. Aujourd’hui, Style Theory compte plus de 10 000 clients à Hong Kong.

Les jeunes pousses créatrices de mode durable et circulaire doivent trouver leur place et s’y préparer au mieux, avec la certification B Corp, comme le suggère Delphine Lefay de OnTheList « c’était une façon incroyable de nous auditer et de mieux comprendre notre objectif. A partir de maintenant, l’idée est d’affiner notre stratégie, d’améliorer ce que nous faisons et d’être meilleurs».

Source : 22/04/2022 – Divia Harilela – South China Morning Post