Selon les données publiées par l’Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM), plus de 6 M de véhicules à énergie nouvelle ont été vendus entre janvier et novembre 2022 en Chine, soit 25 % du total des ventes du pays au cours de cette période. Le montant des aides accordées pouvait s’élever jusqu’à 4 800 CNY (672 EUR) pour l’acquisition d’une voiture hybride et à 12 600 CNY (1 764 EUR) pour une voiture électrique.

L’arrêt de ces subventions fin 2022 va-t-il freiner l’expansion du marché ? Ses acteurs s’accordent largement pour reconnaître qu’il y aura des conséquences à court terme et de nouvelles perspectives à long terme. La suppression des subventions va permettre d’atténuer dans une certaine mesure les surcapacités de construction de véhicules à énergie nouvelle, en éliminant les entreprises peu compétentes, aux ventes trop faibles. Si le prix de certains modèles pourrait venir à augmenter (du fait de la hausse du coût des matières premières), des mesures incitatives pour l’achat de véhicules à énergie nouvelle (places de stationnement et plaques d’immatriculation gratuites, autorisation de circuler aux heures de pointe, etc...) sont quant à elles prolongées jusqu’à fin 2023.

D’autre part, un défi majeur pour les acteurs chinois est la pénurie de puces électroniques. En effet, la production d’une voiture électrique nécessite plus de 3 000 puces, soit deux fois plus qu’une voiture thermique. Or, en août dernier, les Etats-Unis ont exigé de l’entreprise Nvidia l’arrêt de la vente de puces A100 et H100 en Chine, alors que les constructeurs chinois (Nio, Xpeng, Li Auto…) développent leurs algorithmes de conduite autonome à partir de celles-ci.

En Chine, les importations de pétrole permettent de couvrir 70 % de la consommation domestique. Le pays s’efforce de limiter sa dépendance aux importations, et le développement de l’industrie des énergies nouvelles constitue l’un des axes de cette stratégie. Après 10 ans de développement rapide, les acteurs chinois des véhicules à énergie nouvelle exportent désormais leurs produits dans le reste du monde. En Europe, sur dix véhicules à énergie nouvelle vendus, l’un d’entre eux vient de Chine. Le pays a exporté 2,78 M de véhicules (tous types confondus) pendant les 11 premiers mois de l’année 2022, dont 593 000 véhicules à énergie nouvelle, au point de devenir le deuxième pays exportateur automobile au monde, derrière le Japon et devant l’Allemagne.  

Source : China Net, BBC - 12/01/2023