Date de publication :

Secteur Industrie
Pays concerné
États-Unis d'Amérique
Thématique Actualités du secteur
Dès mars 2022, à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le Président Biden avait promis aux leaders européens qu’il aiderait à assurer de nouveaux approvisionnements en gaz naturel liquéfié pour compenser les pénuries dues à la guerre. Sa promesse avait alors été accueillie avec scepticisme. Quatre mois plus tard, la réalité est en passe de surpasser les promesses faites par le président américain. Une analyse de Reuters démontre que les Etats-Unis devraient dépasser l’engagement pris par Biden en mars de fournir 15 Mds de mètres cubes supplémentaires de GNL pour l’Europe cette année.
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Cette augmentation est une bonne nouvelle pour le gouvernement de Biden qui souhaite renforcer les liens énergétiques avec l’Europe afin de lutter contre l’influence russe. Ces importations européennes se font toutefois au détriment de nations plus pauvres comme le Pakistan, qui pourrait faire face à des déficits énergétiques ou être poussé à conclure de nouveaux accords avec la Russie.

Les États-Unis ont exporté en juin 2022 environ 57 Mds de m3 de gaz sous forme de GNL, dont 39 Mds de m3 à destination de l’Europe - soit plus que les 34 Mds de m3 des exportations de GNL expédiées vers l’Europe pour l’ensemble de 2021.

Au-delà de la volonté de Biden de contrecarrer l’influence russe, cette augmentation des exportations de GNL vers l’Europe s’explique également par les prix élevés du gaz sur le vieux continent. Ceux-ci permettent de couvrir les frais de pénalités contractuelles pour l’annulation des livraisons des pays comme le Pakistan, tout en dégageant des bénéfices.

La Belgique a, par exemple, vu ses importations américaines de GNL augmenter d’environ 650%, tandis que le Pakistan a vu ses importations américaines diminuer de 72%.

 

Malgré l’augmentation inattendue des importations de GNL américain, l’UE se trouve toujours dans une situation précaire à l’approche de la saison hivernale, la Russie continuant de menacer de suspendre son approvisionnement en gaz.

Pour cette raison, Biden et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont annoncé la création d’un groupe de travail chargé de réduire la dépendance de l’Europe à l’égard des combustibles fossiles russes, dont le gaz.

La Commission est déterminée à faire en sorte que l’UE puisse recevoir environ 50 Mds de m3 supplémentaires de GNL américain jusqu’en 2030 au moins, et les États-Unis sont en passe de dépasser ce chiffre cette année.

Toutefois, les analystes affirment que le déplacement des cargaisons américaines ne durera pas, car les prix en Asie et en Amérique du Sud augmentent pour attirer davantage de livraisons et les clients historiques des Etats-Unis intentent une action en justice pour exiger la bonne livraison des contrats signés.

 

Sources:

U.S., EU strike LNG deal as Europe seeks to cut Russian gas, Jarrett Renshaw and Nina Chestney, Reuters, 25/03/2022

U.S. becomes top LNG exporter in first half of 2022 – EIA, Reuters, 25/07/2022

Russia's Gazprom tightens squeeze on gas flow to Europe, Reuters, 25/07/2022