Date de publication :

Secteur Industrie
Pays concerné
Qatar
Thématique Entreprises
Qatar Energy a officialisé le 29 janvier le rachat d'une participation de 30 % dans les blocs d'exploration gazière 4 et 9 au large des côtes libanaises, en partenariat avec le français TotalEnergies et l'italien Eni.

Ce nouveau développement intervient trois mois après la signature d'un accord historique sur la démarcation de la frontière maritime entre le Liban et Israël, deux pays en état de guerre, le long de laquelle se trouve le bloc 9.

« Cet accord nous donne l'opportunité de soutenir le développement économique du Liban qui traverse une période critique », s'est félicité le ministre d'Etat qatari aux Affaires énergétiques et PDG de Qatar Energy, S.E Saad Sherida Al-Kaabi, en référence à la grave crise économique que traverse le pays depuis plus de trois ans. « L'émirat soutiendra toujours le Liban et sa population », a-t-il ajouté, lors d'une cérémonie à Beyrouth en présence des PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, et d'Eni, Claudio Descalzi, ainsi que du ministre libanais de l'Energie et de l'Eau, Walid Fayad.

Un premier forage exploratoire dans le bloc 9 doit être lancé d'ici fin septembre pour un coût d'environ 100 M de dollars, selon TotalEnergies. Les résultats d'un premier puits dans le bloc 4 en 2020 n'avaient, eux, rien donné. 

Qatar Energy prend la suite, sans procédure d'appel d'offres, du russe Novatek, qui avait annoncé en août son retrait du consortium, invoquant des raisons « économiques et financières » et des « risques politiques ». La compagnie nationale qatarie a obtenu 10 % de participation de plus que son prédécesseur. TotalEnergies, l'opérateur, et Eni, ont cédé chacun 5 % de leurs parts à leur nouveau partenaire en conservant 35 % chacun. « Les Qataris souhaitent peser dans ce consortium », observe le chercheur en politique énergétique Marc Ayoub.

En dehors des négociations commerciales avec TotalEnergies, le rôle du Qatar sur ce dossier a également été politique. Sans siéger officiellement aux négociations sur la délimitation de la frontière maritime, l'émirat a accueilli pendant leur déroulement plusieurs acteurs impliqués dans les pourparlers. Doha a ainsi fait don début 2022 de 60 M USD à l'armée libanaise, exsangue, et doit participer début février à une rencontre à Paris entre des représentants de la France, des Etats-Unis et de l'Arabie saoudite, dans le but de favoriser l'élection d'un président et la formation d'un gouvernement au Liban.

Source : Justine Babin, Les Echos, 30/01/2023