Au cours des deux dernières années, le monde s’est trouvé confronté à une pénurie sans précédent de puces sous l’effet conjugué de l’envolée de la demande, des perturbations de la chaÏne logistique par le Covid et de la concentration de la production en Asie. Les Etats-Unis ont été particulièrement affectés en raison de leur dépendance dans les technologies avancées vers la Corée du Sud et Taiwan, deux pays qui font l'objet de tensions géopolitiques récurrentes.

Joe Biden s’est félicité de l’adoption en août 2022 du plan "Chips and Science Act", plus connu sous le nom "Chips Act for America". Initié sous l’administration précédente de Donald Trump, ce dispositif législatif fédéral mobilise 53 milliards de dollars pour soutenir la production et la recherche dans les semi-conducteurs aux Etats-Unis. Selon les calculs du cabinet Berger, le montant des fonds fédéraux se monte en fait à 223 milliards de dollars en incluant le volet de soutien à la recherche et l’innovation.

«Avec cette nouvelle loi, nous allons créer des centaines de milliers de nouveaux emplois à travers le pays, promet Joe Biden. Cela viendra des entreprises qui ont annoncé plus de 300 milliards de dollars d'investissements dans la production aux Etats-Unis au cours des deux dernières années.» Il a cité en exemple le méga projet d’Intel, champion américain des puces, de construire à Colombus, dans l’Ohio, le plus grand site de production de semi-conducteurs en Amérique pour un investissement de 100 milliards de dollars en 10 ans. La première phase prévoit la mise en service en 2025 de deux unités de production pour un coût de 20 milliards de dollars avec, à la clé, la création de plus de 3 000 emplois.

Selon le décompte de la SIA, l'association américaine de l'industrie des semi-conducteurs, le plan Chips for America a suscité plus de 40 projets d’investissement aux Etats-Unis pour un montant total de près de 200 milliards de dollars. Intel, TSMC, Samsung, Texas Instruments et Micron Technology s’imposent comme les plus gros investisseurs.

Source: Ridha Loukil, L'Usine Nouvelle, 08/02/2023