C’est peu connu, le Danemark - pays du « hygge », du mobilier bien conçu et des congés parentaux généreux est également – ou était jusqu’à il y a quelques semaines – le plus grand exportateur mondial de fourrures de vison. En 2020, la pandémie a lourdement affecté l’élevage des visons, et par continuité le marché de la fourrure et de l’habillement. En effet, à la suite de la décision du gouvernement d’abattre tous les visons au Danemark – véritable mise à mort de du secteur – Kopenhagen Fur, la plus grande société de vente aux enchères de fourrures depuis 90 ans, a fermé sa porte et licencié ses 300 employés. Selon les données fournies par Fur Europe (organisation qui représente l'industrie européenne de la fourrure) environ 12 des 27 millions de peaux vendues  en 2019 provenaient du Danemark. Ainsi, la fourrure pourrait devenir un produit encore plus exclusif, réservé aux consommateurs aisés, par exemple en Russie ou en Chine (les prix de la fourrure produite en Chine ont déjà doublé dans les jours qui ont suivi l'annonce danoise, d’après Fur Europe).  Porter de la fourrure est encore relativement abordable au Danemark, assez pour que les jeunes créateurs branchés comme Astrid Andersen et Saks Potts l'intègrent toujours dans leurs collections. Mais l'évolution des goûts et les préoccupations croissantes pour le bien-être animal ont conduit de nombreux créateurs de mode (Versace, Ralph Lauren, Vivienne Westwood et Chanel) à bannir la fourrure de leurs collections. Avec la perspective d'une industrie du vison moribonde, la mode danoise perd à la fois le soutien et la créativité des nouveaux talents que Kopenhagen Fur promouvait encourageait.

Sources : Lisa Abend, 19/112020, Vanity Fair / Sofie Ringtved Jensen, 12/11/2020, Fashion Forum