Date de publication :

Secteur Transition écologique
Pays concerné
Allemagne
Thématique Entreprises
Face à la crise énergétique, l'entreprise de technologie énergétique Orcan, fondé en 2008 connaît un véritable boom de demande, et a réalisé l'année dernière un CA (provisoire) de plus de 20 millions d'euros et approche le seuil de rentabilité sur le plan opérationnel. Grâce à ses modules de récupération de chaleur, appelés Efficiency Packs, elle est aujourd’hui numéro 2 sur le marché après le leader américain Ormat.

La chaleur résiduelle inutilisée se transforme en électricité

A partir de n'importe quelle chaleur résiduelle comme une aciérie, une usine de céramique, une bétonnière, un moteur de bateau, il est possible de produire de l'électricité sans CO2 directement sur place grâce aux modules d’Orcan.

Concrètement, ces modules de chaleur résiduelle logés dans des conteneurs de 6 ou 12 mètres, transforment la chaleur résiduelle en électricité verte d'une puissance allant jusqu'à 100 ou 200 kW. Ils peuvent être utilisés de manière flexible et fonctionnent selon un principe simple : la chaleur dégagée par le processus industriel permet de vaporiser un liquide organique à basse température. La vapeur est mise sous pression et peut ainsi alimenter une machine à expansion qui transforme l'énergie en courant électrique à l'aide d'un générateur. Par exemple, l'équipement de l'imprimerie de Mohn Media à Gütersloh (Bertelsmann) transforme la chaleur résiduelle inutilisée en 500 000 kWh d'électricité par an.

Un futur candidat à la bourse

L’entreprise a parmi ses clients : le prestataire de croisières fluviales Arosa ou encore des cimenteries. Ces dernières produisent à elles seules environ 350 GWhs de chaleur perdue en Allemagne, ce qui permettrait d'alimenter 100.000 foyers en électricité.

Concernant les investisseurs, Orcan a convaincu notamment le groupe énergétique Eon (son plus gros actionnaire avec 20%), le groupe d'assurance italien Generali (30 M€) ou encore Tilt Capital. Selon M. Sichert, l'un des fondateurs, l'entreprise a réuni au total 50 M € de fonds propres au cours des dernières années et annonce "On nous dit que nous serions à l'avenir un bon candidat pour la bourse".

"L'efficacité énergétique est invisible"

Pour la production, Orcan mise sur un partenaire à Kiel. Pour les composants, ce sont des fournisseurs européens et pour l’assemblage de ces derniers c’est réalisé en Chine. M. Sichert déplore que la réglementation joue également un rôle : "Les États-Unis et la Chine façonnent l'avenir, et l'Europe réglemente. A titre d’exemple, la taxonomie de l'UE, qui réglemente la durabilité des activités économiques considère l'électricité produite à partir de la chaleur résiduelle comme non verte, mais admet que le gaz naturel transformé en électricité l'est (…) le photovoltaïque et l'éolien ne suffiront pas pour réussir le tournant énergétique, nous avons besoin d'un mix intelligent".

Source : Frankfurter Allgemeine Zeitung, 12.02.2023