Les investissements internationaux se sont récemment effondrés, chutant de 42 % pour atteindre environ 8,5 Mds USD (baisse de moitié aux Etats-Unis et même de 81 % en Grande-Bretagne). En 2022, 617 M USD ont été investis dans des entreprises allemandes soit 5 % de moins qu’en 2021, mais en comparaison, le secteur technologique allemand s'en sort bien.

2  bonnes raisons à cette évolution :  le manque de main-d'œuvre et les problèmes dans la chaîne d'approvisionnement  font que les robots sont plus demandés en Allemagne.

Ce développement dynamique suscite l'intérêt de nombreux investisseurs. On trouve par exemple Fruitcore Robotics, start-up qui fournit des robots aux PME à bas prix, qui a levé environ 23 M EUR auprès d'investisseurs en capital-risque ou encore Roboco, entreprise dans laquelle des investisseurs avaient récemment injecté 13 M EUR de capital frais. Mais les négociations sont devenues plus difficiles et plus longues. Les investisseurs regardent de plus près le pipeline de clients, les commandes obtenues et les chiffres clés de l'entreprise.

Les entreprises reçoivent de nombreuses offres provenant de Chine mais y sont réticentes par peur d’une reprise par des investisseurs étrangers. Ce renoncement a un prix car il devient plus compliqué d’obtenir un financement européen. Les entreprises américaines et chinoises ont plus de facilités à obtenir une valorisation élevée grâce à des bailleurs de fonds nationaux pouvant investir des sommes nettement plus importantes.

C’est un désavantage concurrentiel lorsqu'il s'agit de conquérir rapidement le marché. La question se pose de savoir ce que nous pouvons opposer, du point de vue européen, aux investisseurs américains et chinois et à leur capital-risque.

Les activités de la fondation RAG pourraient servir de modèle. Celle-ci forme une association européenne de robotique qui réunit sous un même toit des spécialistes du matériel, des logiciels, mais aussi des intégrateurs.

Dans l'ensemble, la situation de financement reste bonne pour les entreprises de la robotique. Le secteur a surmonté le bref passage à vide lors de la crise Covid et a retrouvé le chemin de la croissance.

En 2021, les livraisons de robots ont augmenté de 31 % atteignant le chiffre record de 517.385 nouveaux robots installés. On s’attend à ce que les chiffres de 2022 avoisinent  570.000 robots.

Source : Handelsblatt, 24.01.2023, Axel Höpner, Thomas Jahn