Date de publication :

Secteur Produits alimentaires
Pays concerné
Allemagne
Thématique Entreprises
Aldi, Edeka et Rewe tirent la sonnette d'alarme dans le secteur laitier. La « ligne blanche », qui comprend lait de consommation (frais et UHT), boissons lactées (ex. babeurre, kéfir), produits à base de crème (ex. crème fouettée, chantilly, crème fraîche), yaourt et fromage blanc, est le 1er segment sur lequel le commerce opère des baisses de prix. Les contrats existants doivent également être renégociés à cet effet.
Image info sectorielle

Les enseignes appellent à des prix d'achat plus avantageux pour les produits laitiers et mettent ainsi en émoi le secteur le plus important de l'industrie alimentaire en termes de chiffre d'affaires. Aldi et Kaufland, en particulier, ont été les premiers à signaler une baisse des prix du beurre et du lait de consommation.

Dans les contrats désormais en vigueur, la grande distribution avait consenti à des prix plus élevés en faveur des producteurs. Toutefois, l'effondrement des prix à la production et des prix de gros fait réagir les entreprises. Les distributeurs affirment que l'heure est à la baisse des prix, et les entrepôts pleins à craquer leur donnent raison. En 2022, les entreprises auraient autorisé des prix plus élevés suite à l'explosion des coûts chez les fabricants. Il faut maintenant réagir à l'inverse face à une pression réduite sur les coûts. Pour les articles de marque, Edeka refuserait toute hausse de prix.

Le dilemme stratégique de Rewe, Edeka et Aldi est apparu avec les négociations de prix à l'automne dernier. En revanche, les négociations avec Lidl, selon les fabricants, se sont prolongées jusqu'à la veille de Noël. À cette date tardive, la chute des prix du lait cru, du beurre, du fromage et de la poudre de lait se dessinait déjà. Les contrats avec Lidl ont donc été conclus avec des augmentations de prix moindres et des durées particulièrement courtes. Les initiés considèrent donc qu'Aldi est désavantagé par rapport à Lidl dans le commerce des produits laitiers. La récente baisse des prix en magasin serait très coûteuse pour le discounter, compte tenu des prix d'achat élevés. Lidl aurait, en revanche, augmenté son bénéfice unitaire à un niveau record pour les produits laitiers de base.

Une adaptation a posteriori des conditions priverait les transformateurs laitiers d'une compensation pour leurs pertes pendant la phase de prix élevés, se plaint un chef de laiterie, mais il y voit tous les atouts du côté du commerce. Il craint qu'une année 2022 marquée par des pertes ne soit suivie d'une année 2023 encore plus déficitaire.

Source : Lebensmittelzeitung, 10.02.2023, par Christoph Murmann, Hans Jürgen Schulz et Dirk Lenders