Vincent van Gogh, décédé il y a 133 ans, prend la parole au Musée d'Orsay grâce à une version générée par l'intelligence artificielle (IA). Cette tendance internationale se confirme, avec des exemples comme le Chatbot de la Hamburger Kunsthalle, permettant aux visiteurs d'échanger avec des figures mythiques.

Au-delà des outils de communication lors des expositions, les musées envisagent des concepts entiers avec des programmes tels que ChatGPT, comme le montre l'expérience réussie du Kunsthaus Graz en 2023. Alfred Weidinger, expert en histoire de l'art et gestionnaire de musée, préconise depuis des années une transition numérique dans le secteur culturel analogique. Il affirme que, bien que les programmes ne soient pas encore assez matures pour répondre aux normes qualitatives, l'utilisation d'outils numériques pour créer des expositions complètes deviendra possible à court terme.

Cependant, les grands musées, tels que le Kunsthistorisches Museum à Vienne, semblent résister à la digitalisation, préférant l'espace virtuel. Néanmoins, l'IA joue un rôle croissant en coulisses, soutenant la recherche et la sécurité, comme à l'Albertina. Selon Alfred Weidinger, les « grands musées » continueront de travailler ponctuellement avec l'IA, tandis que les « plus petites institutions » seront plus enclines à l'intégrer plus largement.

En conclusion, bien que l'IA transforme progressivement les opérations muséales, les experts du secteur sont d’avis que la révolution totale dans le monde des musées est encore à venir, avec une préférence actuelle pour des expériences ludiques plutôt que pour une intégration complète de l'IA dans la conception d'expositions.

Source : DerStandard, 06/11/2023