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Sur le marché brésilien de l’alcool, la bière domine largement (72 litres/an/habitant), tandis que les spiritueux, soutenus par la cachaça et l'essor des gins, occupent également une place importante (4,4 litres/an/habitant). Bien que la consommation de vin soit historiquement concentrée dans le sud du pays, elle progresse à l’échelle nationale, avec un nombre de consommateurs réguliers ayant doublé depuis 2010, dépassant les 50 millions et une consommation annuelle de 3 litres par personne. La demande pourrait atteindre 600 millions de litres en 2026, contre 400 millions en 2023.
Le vin attire une nouvelle classe moyenne et une jeune clientèle friande de nouvelles expériences. Dans cette tendance, les vins français progressent en volume et valeur, même si les importations de vins chiliens dominent toujours ce marché (40 % des volumes). Grâce aux avantages fiscaux des accords Mercosur, les vins sud-américains sont les plus vendus au Brésil. Depuis plusieurs années, le Portugal s’est également beaucoup développé (+ 51 % de volumes en 2023), malgré le désavantage tarifaire, grâce une attaque agressive de ce marché et des affinités linguistiques et culturelles.
La France s’ancre solidement à la 5e place des fournisseurs de vins en volume, le marché étant à 80 % orienté vers les vins rouges. Les vins de Bordeaux tirent ainsi leur épingle du jeu en couvrant la moitié des vins français d’appellation importés. Les vins de cépages sont présents dans tous les réseaux, un avantage pour les IGP comme Pays d’Oc, la plus développée sur ce marché. Les vins de France, positionnés sur des segments plus accessibles, tentent également une percée dans le pays.
Les vins effervescents sont de plus en plus demandés par le public, avec une appétence marquée pour les cavas et proseccos, alors que le vin rosé, quasi inexistant avant 2018, est passé en deux ans de 1 à 5 millions de litres. Consommé frais sur la plage, ce vin a connu une ascension fulgurante car correspondant au mode de vie brésilien et une image disruptive. C’est en effet le côté traditionnel, avec des étiquettes classiques, qui est plutôt apprécié sur le marché des vins.
Les plateformes de vente en ligne et les bars à vins se développent, mais le prix élevé des vins, lié à une forte taxation, demeure un obstacle. Le marché est dominé par environ 30 grands importateurs parmi les 1 200 actifs, qui approvisionnent les supermarchés, les détaillants spécialisés, et les réseaux de restauration.
Dans un pays où l’émotion et l’affectif sont des aspects culturels incontournables, la qualité des échanges humains dans le business est essentielle.
Source : Vitisphère, 14/08/2024