Les fondamentaux
L'élevage a généré 16,8 % de l’économie agricole indonésienne en 2023. Il est concerné par la campagne d’autosuffisance de la production animale engagée en 2011 par les autorités indonésiennes. Le Président-élu, Prabowo Subianto, dont l'investiture est fixée au 20 octobre 2024, a également annoncé la mise en œuvre d'un programme de repas scolaires nutritifs gratuits incluant des rations de lait, qui nécessite un développement substantiel et rapide du cheptel de vaches (notamment laitières).
Le secteur est confronté à plusieurs problèmes et enjeux : usage excessif d’antibiotiques et d'activateurs de croissance, défaillances du système de transport du bétail (des bovins en particulier), manque d’expertise pour gérer l’ensemble de la production animale (traçabilité), chaîne du froid limitée, enjeu de conformité des abattoirs aux standards d’hygiène, épizooties, etc.
La filière avicole est auto-suffisante. Sur la filière ovine / bovine, à l'exception de quelques méga-fermes, les exploitations sont généralement de petite taille et regroupées autour d’une structure privée fournissant équipements et formation.
L’Indonésie est, en revanche, le 3e producteur mondial de produits de la mer, avec une production de 24,74 M T en 2023, dont 7,78 M T pour la pêche et 16,96 M T pour l’aquaculture. L’aquaculture représente 51 % de la valeur du secteur, soit 16 Mds EUR. Les productions aquacoles indonésiennes sont pour la plupart destinées à l’export, et plus spécifiquement les crevettes, les poissons pélagiques (thon listao et maquereau), les céphalopodes et crabes, les algues, les perles, le mérou et les poissons d'ornement.
Chiffres clés du secteur de l'élevage en Indonésie (2023)
Opportunités pour l'offre française
- Technologies de pointe : les équipementiers français sont susceptibles d'intéresser dans le domaine de l’optimisation de l’engraissement des bovins, ainsi que dans celui de la production laitière, pour une augmentation des rendements. Par ailleurs, les abattoirs indonésiens ont un besoin fort en équipements, ainsi que de formation en matière de gestion de l’hygiène et du traitement adéquat des animaux abattus.
- Santé et génétique animales : opportunités dans le domaine des biotechnologies, méthodes de cartographie génétique afin d’identifier les animaux résistants aux maladies, ainsi que les gènes présentant des anomalies.
- Technologies pour la production laitière : techniques pour l’amélioration de la performance des fermes et des troupeaux, efficacité de la chaîne de valeur des produits laitiers, augmentation des rendements laitiers. La taille du cheptel laitier, ainsi que les rendements, doivent augmenter de manière significative pour répondre aux objectifs d’autosuffisance en lait visés par le gouvernement. Les besoins en expertise le long de la chaîne de production sont importants.
Source :
ministère indonésien de l’Agriculture (Kementerian Pertanian) ; ministère indonésien des Affaires Maritimes et de la Pêche (KKP) (25/07/2024)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Des pratiques agricoles durables et précises, utilisant les technologies de l'information et de la communication dans le secteur, sont nécessaires de toute urgence pour stimuler la production agricole et lutter contre un indice élevé de faim en Indonésie (GHI de 17,9 en 2022).
Plusieurs start-ups indonésiennes ont commencé à se développer et digitaliser le secteur de l'aquaculture telles eFishery (autofeeder), Aruna, Iwa-Ke, fisHby, fishlog, JALA, InFishta, Growpal, Mina Ceria, Venambak et certains utilisent des solutions d’objets connectés.
Les secteurs indonésiens de l'agriculture, de la pêche et de l’industrie agroalimentaire ont besoin de solutions de stockage et d’amélioration de la gestion des chaînes d’approvisionnements.
Les besoins en technologies de fabrication intelligente ainsi que de suivi et de maintien de la température dans les fermes d’élevage des vaches laitières sont également importants.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
- Loi n° 22/2019 relative aux systèmes agricoles durables dans laquelle sont réglementés les sujets suivants : l'environnement, la règlementation du climat et du développement durable et l’emploi d’ouvriers agricoles ;
- Loi n° 31/2004 sur la pêche et l’aquaculture.
En vertu de la loi n° 22/1999 sur l'administration régionale (1999), et dans le contexte du processus de décentralisation, les gouvernements provinciaux sont tenus responsables de la gestion, de l'utilisation et de la conservation des ressources marines sur leur propre territoire, dans la limite des eaux territoriales.
- Règlement gouvernemental n° 54/2002 sur les activités de pêche, y compris les procédures d'octroi de licences de pêche et d'aquaculture ;
- Règlement gouvernemental n° 101/2014 sur la gestion des déchets toxiques et dangereux qui réglemente les déchets d'élevage ;
- Règlement du MAMF n° 02/2007 concernant les bonnes méthodes de pisciculture.
Labels et certifications
Le ministère des Affaires maritimes et de la Pêche indonésien a son propre système de certification des pratiques aquacoles appelé CBIB (Good Aquaculture Practice) ou certification des bonnes pratiques aquacoles. Le système est basé sur la norme de bonne agriculture de la FAO, et l'Union européenne a reconnu le CBIB comme faisant partie des exigences d'exportation vers l'Union européenne.
Le CBIB est également un élément important du système d'assurance qualité et de contrôle de la sécurité des produits de la pêche (SJMKHP) dans le domaine de l'aquaculture. A part du CBIB, il nécessite également la certification CPIB (Good Hatchery Practices) pour que les éleveurs accèdent au marché d'exportation.
Source :
Ministère indonésien des Affaires maritimes et de la Pêche (KKP) (25/07/2024)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Sauf à s'établir en propre en Indonésie, les importations de technologies, solutions, produits, machines ou équipements pour l’élevage doivent être réalisées via un importateur local, qui doit posséder une licence dédiée dite API. Ce dernier aidera les exportateurs dans les démarches d’enregistrement de leurs solutions.
Il est nécessaire d’identifier le bon partenaire commercial voire industriel, qui doit disposer d'une bonne connaissance du marché et des attentes des clients de même que disposer d’un solide réseau de distribution (segments potentiellement très consolidés ou au contraire fragmentés). Les technologies, solutions, produits, machines ou équipements proposés doivent nécessairement bénéficier d’un service après-vente local.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Les droits de douanes à l’importation de machines agricoles sont relativement faibles et il n’existe aucune restriction à l'importation pour les équipements neufs. Les machines d'occasion sont, en revanche, strictement interdites. Des seuils minimums de localisation s'appliquent aux achats des acteurs publics via le programme "P3DN" (certification "TKDN" pour les solutions locales).
L’importation de produits OGM (qu’ils soient d’origine animale, végétale ou autre) est interdite, sauf autorisation à demander spécifiquement auprès des autorités indonésiennes. Les produits d’origine animale (ruminants) doivent être conformes à la réglementation sanitaire n° 2/PERMENTAN/PK.440/2/2017 et indemnes de maladies selon l’Organisation mondiale de la Santé animale (OIE).
Niveau de taxation
- Pour les entreprises implantées, le taux standard de l'impôt sur les sociétés est de 22 %, mais il peut être réduit pour certains secteurs ou localités.
- Des droits de douane sont à prévoir pour l'importation de biens, fonction des codes SH concernés.
- Pour les biens et services importés, une Withholding Tax ou PPh (Pajak Penghasilan) est également due, calculée sur la valeur CIF + droits de douane.
Cette taxe est réglée par l’importateur au moment de l’importation du bien (ou le client pour le paiement d'un service ou d'un Royalty).
- La TVA s’élève à 11 %, appelée à augmenter à 12% au 1er janvier 2025. Hors exonérations susmentionnées, elle est applicable tant aux biens et services importés que ceux produits localement, et est payée par le client final. Pour ce qui est des biens et services importés, une avance de TVA de 11 % appelée PPn (Pajak Pertambahan Nilai) est due par l’importateur sur la valeur CIF + droits de douane de celui-ci.
Source :
ministère indonésien de l’Agriculture (Kementerian Pertanian) ; ministère indonésien du Commerce (Kemendag) ; Indonesia National Trade Repository (INTR) (25/07/2024)