Les fondamentaux
Les Japonais accordant une grande importance à leur alimentation, la part du revenu consacrée aux dépenses alimentaires est très élevée représentant environ 25 % de leurs revenus. Par ailleurs, 70 % des consommateurs au Japon pensent que ce qu’ils mangent a un impact direct sur leur bien-être émotionnel.
Le Japon est ainsi un grand pays de consommateurs gourmets avec des promotions alimentaires constantes rythmant l’année. L’offre en produits gourmets est très large grâce à l’existence de chaînes de supermarchés gourmets présentes dans l’ensemble du pays. Les grands magasins, très développés localement consacrent un étage entier aux produits gourmets. En 2023, l'importation a enregistré 17,76 Mds EUR, soit une baisse - 7,16 % par rapport à l'année précédente.
Le Japon occupe 3 des 4 premières places du classement du Guide Michelin des villes qui comptent le plus de restaurants étoilés avec Tokyo (1ère), Kyoto (3e) et Osaka (4e). Il s’agit d’un grand pays de culture gastronomique où les villes japonaises côtoient Paris et NY.
Exportations françaises par catégories
Opportunités pour l'offre française
Chocolat : le marché est de fait très compétitif et connaît un attrait pour les nouveautés qui peuvent justifier d’une histoire spéciale, tel Xavier Berger, Meilleur Ouvrier de France 2023, invité au salon du chocolat japon en 2024 (à titre d’exemple, à Nagoya, le grand magasin Takashimaya a tenu un événement Saint-Valentin rapportant 24 M EUR en 2 semaines, marquant une progression de ses ventes d’environ 17% ).
BVP : la chaîne de grands magasins Isetan a développé un nouvel événement grand public dédié aux produits de la BVP : Isepan. (6e année). Isetan qui affiche une excellente compréhension des tendances et besoins du marché montre que cet événement est révélateur d’une tendance de fond.
Les produits haut de gamme qui peuvent être vendus dans des établissements de prestige et le développement du tourisme y contribue favorablement aussi : au-delà de l’intérêt des consommateurs japonais pour la qualité de l’offre française (saveurs, aromes, textures, etc), les touristes étrangers représentent également une opportunité : record historique d’activité duty-free des grands magasins (+ 204,8 % soit 2 Mds EUR).
Source :
Association des grands magasins, Isetan, Nikkei marketing
(25/06/2024)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Les questions de développement durable (SDG) ont été inscrites à l'agenda officiel du gouvernement. Ce discours apparait également de plus en plus souvent dans la communication des grandes entreprises.
La culture japonaise méticuleuse fait que l'implémentation de ces nouveaux modes de production/consommation reste un travail de très long terme.
Ainsi voit-on apparaître à la marge certains produits comme des biscuits à la farine de sauterelle même cela reste lent. Il convient de noter que le Japon est de nouveau entré en 2024 dans le top 20 SDG du classement des Nations Unies : 18e nation, 1ère nation non européenne devant des pays tels que les Pays-Bas , l’Italie ou la Suisse.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Le Japon dispose d’une réglementation encadrant les produits biologiques et d’un label Organic JAS Japanese Agricultural Standard. Le bio reste toutefois considérablement limité au Japon, particulièrement en produits laitiers ou produits d’origine animale.
Les produits européens d’origine végétale déjà certifiés bio en Europe peuvent obtenir l’équivalence JAS Organic au Japon sous conditions (- de 5 % d'ingrédients d'origine animale). L'équivalence pour les produits animaux européens n'est pas encore admise à la différence des Etats-Unis, Canada, Suisse et Australie.
2025 devrait donner lieu à une renégociation sur le cadre de l’ensemble de l’équivalence bio entre l’UE et le Japon.
Labels et certifications
Les produits européens d’origine animale contenant plus de 5 % d’ingrédients d’origine animale ne peuvent actuellement pas obtenir la certification JAS Organic par équivalence.
Ainsi, la seule voie pour être autorisée à apposer le logo JAS Organic pour ce type de produit et revendiquer la mention "yuki" ou organic est de faire certifier de nouveau le produit selon la norme japonaise.
Source :
ministère de l’Agriculture, Nation Unies Sustainable Developement Report , Muji, Service Economique
(25/06/2024)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
De par sa maturité, le marché japonais comporte une grande variété d’acteurs très spécialisés à la fois sur un réseau spécifique (grand magasins, GMS, food service, etc) sur un produit (épicerie sèche, bio, BVP, etc) ou/et sur un territoire bien délimité.
Les sociétés japonaises sont très spécialisées avec une stratégie prudente basée sur une connaissance aigüe de leur réseau et des besoins de leurs clients.
Par conséquent, bien choisir son partenaire, notamment en étudiant le profil de la société et en ayant une discussion en profondeur sur ses affaires, constitue la clef de voute du succès commercial au Japon. Il est difficile de changer de partenaire au Japon.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Les réglementations japonaises sont relativement stables et matures.
Certains additifs largement utilisés dans l’Union européenne ne sont toujours pas autorisés au Japon. Ce point constitue une source de non-conformité fréquente, obligeant les fabricants à adapter les recettes des produits.
De nombreux points de la réglementation sont encore assez éloignés des standards internationaux. Dans ce contexte, l’importateur japonais joue un rôle essentiel dans la mise en conformité des produits et collabore étroitement avec l’exportateur sur ce point.
Niveau de taxation
TVA : 8 % pour les produits alimentaires vendus dans le circuit off-trade ; 10 % si vendus dans le circuit on trade.
Droits de douane : Avant l’APE, les produits laitiers faisaient traditionnellement partie des produits importés les plus taxés, et les droits de douane pouvaient atteindre jusqu’à 40 % de la valeur CIF.
L’accord UE-Japon (APE) a permis d’obtenir de nombreuses concessions même si ces produits font toujours l’objet d’importantes protections : dans la plupart des cas, les éliminations de droits interviennent dans un contingent limité et attribué aux seuls produits européens, au terme d’un calendrier de plusieurs années et uniquement aux importateurs ayant obtenu une allocation du contingent.
Source :
BusinessFrance, ministère de l ‘Agriculture (25/06/2024)